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Wednesday, December 23, 2020

Turning the Page

 


    The end of another calendar year is fast approaching. This one is special for me because it will mark my retirement. Nuncios have the option of retiring at age 70. I asked to do so and the Holy Father accepted, requesting that I stay on until the end of the calendar year.  All of a sudden here we are! If the planes fly, I should be leaving Bern, Switzerland for Sioux Falls, South Dakota on 3 January.

    With that change of address, continent and all, in mind, I also want to turn the page on my blog. Ad Montem Myrrhae has served me well, but I am looking forward to posting things on: ut ad Sancta sanctorum puris mereamur mentibus. It is a long title for a blog, but it states an intention and hopefully will set an agenda. It is the heart of the prayer Aufer a nobis, which the priest prays silently as he ascends to the altar.

  Committing myself to continuing blogging (book reviews, homilies, and commentary) is probably my "no" answer to people asking me if I plan to write books. It is something I enjoy and I guess I have had enough positive feedback on some of my posts to illude myself into believing I am doing something constructive with my blogging.

        So then, at some point in 2021 I hope to pick up the thread elsewhere.

    PROPERANTES ADVENTUM DIEI DEI



Monday, December 7, 2020

Hand in Hand with the New Eve

 


La Fête de l’Immaculée

8 décembre 2020 - Fribourg

 

Prov. 8: 22-35

Luc. 1, 26-28

 

Loué soit Jésus Christ !

    Tota pulchra es, María: et mácula originális non est in te.

    Vous êtes toute belle, ô Marie, et la tache originelle n’est pas en vous.

        Dans la fête d’aujourd’hui, nous sommes surtout appelés à nous réjouir de cette particularité de l'histoire de notre salut. La perfection sans tache de la Vierge Marie dès le premier instant de son existence est notre chance et notre espérance, et pourquoi pas ? Notre fierté aussi ! L'enseignement de la foi catholique parle de Jésus comme du nouvel Adam, c'est-à-dire comme le fondateur d'un nouveau peuple, renaissant dans le baptême par l'eau et du Saint-Esprit, enfants adoptifs du Père éternel. En lui, nous attend la joie éternelle du paradis céleste, c'est-à-dire l'insertion parfaite dans la vie de la Très Sainte Trinité. Aujourd'hui, la fête du 8 décembre est tout aussi cruciale et nous donne l'occasion de parler de Marie comme nouvelle Eve, mère de tous ceux qui ont la vie dans le Christ son Fils.

        La sainteté du premier instant de l'existence de Marie est un indice, et certainement le plus significatif, de la sublimité des dispositions prises par Dieu pour sauver le monde dans l'Incarnation du Verbe, la naissance de son Fils unique. L'étoile de Bethléem a sa signification cosmique pour indiquer le début d'une époque sans précédent dans l'histoire du monde. En Marie, la Mère du Jésus, nous pouvons voir plus profondément le grand mystère accompli dans le Christ, le premier né de la nouvelle création en esprit et en vérité. Nous faisons ça en contemplant le « fiat », le « oui », de l’Immaculée, qui a annulé le «non» de la vieille Eve.  C’est la vierge Marie qui a consenti à coopérer avec le plan divin pour la rédemption du monde.

        Pour notre vie de foi, il n'est besoin de rien d’autre : en connaissant Marie dans son élection dès l'éternité, nous pouvons accéder à la volonté de Dieu, le Très-Haut, pour nous pauvres fils et filles d'Adam et Eve selon la chaire. Cela se voit dans le choix de l'épître de la Messe pour aujourd'hui, où l'Église dans la prière établit un lien entre la Mère de Dieu et la Sagesse éternelle.

        Qui me invénerit, invéniet vitam et háuriet salútem a Dómino.

Celui qui me trouvera, trouvera la vie, et puisera le salut dans le Seigneur.

        Marie Immaculée est la clé d’interprétation du mystère de notre salut en Christ ; connaitre la Vierge Mère sans tache, sans péché depuis le commencement, nous ouvre l'immensité de ce que Dieu a voulu dans Son Fils unique fait homme.

        C’est pourquoi je pourrais m'arrêter ici dans la contemplation de la Vierge Immaculée, point de référence et ancrage de notre foi en Jésus qui nous sauve. Ce serait un cadeau, une contribution décisive à la conversion de beaucoup. Mais, en tant que prédicateur, j'ai le devoir non seulement d'augmenter la dévotion, mais aussi de susciter en vous et en moi le progrès dans notre vie, notre comportement, et cela pour notre propre bien et pour le salut de ceux qui ne connaissent pas encore Jésus ou qui n'ont qu'une foi tiède ou indifférente. C'est-à-dire que je dois faire mon possible pour éloigner de nous le péché et l'indifférence envers nos devoirs de baptisés. Je fais cela pour l'évangélisation du monde, pour que chacun puisse être sauvé de la damnation éternelle !

        Pour éloigner de nous le péché et l'indifférence envers nos devoirs de baptisés ? Oui ! En effet, la conversion du cœur, dont la Mère de Dieu n'avait pas besoin, nous concerne tous depuis le premier moment de notre existence jusqu'à notre mort.  Nous devons toujours répéter et perfectionner notre choix de Dieu en Christ, notre seul et le plus grand bien.  Cependant, il semble que souvent, trop souvent, notre monde soit divisé entre ceux qui, pour une raison ou une autre, ne réalisent pas la réalité de notre fragilité humaine.  Le problème est que, d'une part, nous ne sommes pas conscients de nos péchés personnels et d'autre part, parce que parfois nous avons désespérément besoin de la possibilité de réformer notre vie.  Il n'est pas rare que l'on puisse détecter la présence de ces deux tendances chez la même personne. 

D'une part, en raison de la négligence de notre examen de conscience quotidien, nous ne réalisons même pas nos péchés, véniels et même mortels.  Nous vivons inconscients et donc loin d'une relation vitale avec Jésus à travers Son Église.  Adam et Eve ont marché avec Dieu dans le jardin, avant leur chute, ils parlaient constamment avec leur Créateur.  Pour nous, outre la Messe tous les dimanches, nos visites à l'église ou notre engagement à contribuer à l'adoration perpétuelle du Saint Sacrement, c'est notre vie, jour et nuit, animée par la prière.  Notre examen de conscience tous les soirs avant d'aller au lit est d'une importance cruciale. Contrairement à l'Immaculée Conception, qui a toujours contemplé son Dieu dans le Fils, nous devons sans cesse répéter et nous efforcer constamment de perfectionner notre choix de Dieu en Christ, notre seul et plus grand bien. Nous faisons cela dans la repentance.

        D’autre part, pécheurs tels que nous sommes, notre sort semble au moins parfois désespéré. Nous avons l'impression de ne pas pouvoir réformer nos vies.  En cela, même dans sa sublimité intacte, l'Immaculée Conception nous encourage à ne pas céder à nos fautes et nos péchés, mais à mettre notre espérance dans la grâce qui nous transforme en Christ, dans la grâce qui nous sauve.  Simplement en rompant avec nos mauvaises habitudes, en ayant recours au Sacrement de la Pénitence, nous pouvons rompre non seulement avec le péché mais avec cette banalité qui ravage le beau jardin de notre cœur où nous cherchons le dialogue avec Jésus, notre Frère en Marie et notre Dieu Sauveur.

        Aujourd'hui, en la fête de l'Immaculée Conception, je ne veux rien faire d'autre que vous encourager à vous réjouir de la nouvelle Ève, Marie Très Sainte. Acceptez ou prenez la main de la Mère pour entrer dans le «jardin», l'antichambre du Paradis céleste, qui est constitué par le Saint Sacrifice que nous célébrons, de la prière et de l'engagement à vivre dans la sainteté et la vérité devant le Fils unique de Dieu.

Nous sommes dans l'Avent (cette année déjà dans la deuxième semaine de l'Avent). C'est à cause de l'intégrité de sa vie que Marie a accueilli dans son sein virginal le Sauveur du monde, né dans la grotte de Bethléem. Faisons un effort avec Marie pour préparer Noël, pour accueillir dans nos cœurs la Lumière qui nous sauve !

        Loué soit Jésus Christ !


PROPERANTES ADVENTUM DIEI DEI


Saturday, December 5, 2020

 


Sacrément de la Confirmation

1e samedi du décembre, 05.12.2020

à Lausanne

 

          Loué soit Jésus Christ !

        À la Sainte Messe du 1e samedi du mois du décembre (qui suivre), nous lisons le court chapitre 19 de l’Évangile de saint Jean, versets 25-27:

« Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. »

        À la lumière de ce passage de saint Jean, réfléchissons maintenant un instant sur le sens de la pleine incorporation au Christ à travers les trois sacrements de l’initiation : Baptême, Confirmation et Eucharistie.  Réfléchissons à la vie de la foi chrétienne catholique qui dépend absolument des sacrements dans l'histoire du salut. D'une part, je veux me distancer de certaines tendances réformistes qui dévalorisent le rôle des sacrements dans la vie du chrétien. En même temps, je veux insister sur le caractère interpersonnel de notre foi ancrée justement dans la dévotion à la Mère de Dieu.

        Nous sommes en train de célébrer le sacrement de Confirmation, qui porte à son accomplissement la grâce reçue dans le Baptême.  Nous ne devons jamais oublier que ce monde passe.  La vraie vie est ce que nous avons reçu dans le Sacrement du Baptême ; c’est la vie qui dure pour toujours.  C'est une vie animée par le Saint-Esprit qui trouve son centre et son sommet dans le Saint Sacrifice de la Messe, qui nous nourrit du Corps et du Sang du Christ.

        Je parle de la Confirmation à la lumière des paroles de Jésus à sa Mère qui se tient sous la croix. «Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. » Comment se fait-il que nous vivions une vie sacramentelle au sein de la communauté de l'Église sinon en relation personnelle avec le Fils unique du Père éternel, le Fils unique né de la Vierge Marie ?  Comment parler du don de l'Esprit Saint sans parler de celui qui était au centre du rassemblement des Apôtres en prière au Cénacle pour la neuvaine de prière pour le don de l'Esprit Saint le premier jour de la Pentecôte ?

        Malheureusement, notre monde ne réfléchit pas assez sur le sens et la portée de la grâce de l'incorporation au Christ.  Nous vivons trop fixés sur ce moment qui passe dans le monde tangible que nous vivons entre notre naissance et la livraison de notre corps mort dans la tombe.  Dans un certain sens, nous vivons ainsi notre appartenance à l'Église, comme s'il s'agissait d'une chose sociale, presque sans référence particulière à Jésus. Même au sein de l'Église, il y a des gens qui vivent séparés de la Personne et de l'Œuvre du Sauveur du monde, Lui qui  parle et nous instruit de la Croix, comme il l'a fait en s'adressant à sa Mère et son disciple bien-aimé, Jean: «Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère.»

        Récemment, un petit livre est tombé entre mes mains qui rassemble quelques homélies du pape émérite Benoît XVI prêchées sur les sept sacrements. Bien que choisis pour différentes occasions et années, ces messages ont en commun une réflexion sur le mot «aujourd'hui». Le pape Benoît XVI parle clairement de l’actualité de tout ce qui a été réalisé à travers la grâce conférée par chacun des sacrements. Il parle de Jésus présent et actif dans notre vie à travers l'économie sacramentelle. Le sens du mot «aujourd'hui» ici signifie précisément cela : que notre relation est avec le Dieu vivant et vrai, le seul Dieu que nous expérimentons en Jésus-Christ. Cela semble évident, mais ce n'est pas le cas. Trop de personnes théoriquement catholiques vivent sans relation personnelle avec Dieu en Christ.  C'est Jésus qui vit et agit en nous et dans notre monde par sa résurrection et par la médiation de son corps mystique, l'Église.  Il est le Crucifié, Dieu fait Homme, qui nous aime et nous confie à sa Mère : «Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère.»

        Du Calvaire, nous savons que, comme pour saint Jean, notre relation vitale avec Jésus le Ressuscité se déroule à travers notre relation intime et confiante avec la Mère du Seigneur, avec Marie, également notre Mère, comme l'a déclaré le Crucifié.  Célébrons donc aujourd'hui le sacrement de la Confirmation, le don de l'Esprit Saint, en tenant la main de notre Mère, la Vierge Marie !  Demandons la grâce du Saint-Esprit pour Blanche et pour nous tous ! Non seulement un renouvellement de la grâce du sacrement de confirmation, mais aussi un renouvellement de notre confiance à la Mère de Dieu qui nous accompagne dans ce monde. «Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère.»

        Loué soit Jésus Christ !


PROPERANTES ADVENTUM DIEI DEI