La Fête de l’Immaculée
8 décembre 2020
- Fribourg
Prov. 8: 22-35
Luc. 1, 26-28
Loué soit Jésus Christ !
Tota pulchra
es, María: et mácula originális non est in te.
Vous êtes toute belle, ô Marie, et la tache originelle n’est pas en vous.
Dans la fête
d’aujourd’hui, nous sommes surtout appelés à nous réjouir de cette
particularité de l'histoire de notre salut. La perfection sans tache de la
Vierge Marie dès le premier instant de son existence est notre chance et notre
espérance, et pourquoi pas ? Notre fierté aussi ! L'enseignement de
la foi catholique parle de Jésus comme du nouvel Adam, c'est-à-dire comme le
fondateur d'un nouveau peuple, renaissant dans le baptême par l'eau et du
Saint-Esprit, enfants adoptifs du Père éternel. En lui, nous attend la joie
éternelle du paradis céleste, c'est-à-dire l'insertion parfaite dans la vie de
la Très Sainte Trinité. Aujourd'hui, la fête du 8 décembre est tout aussi
cruciale et nous donne l'occasion de parler de Marie comme nouvelle Eve, mère
de tous ceux qui ont la vie dans le Christ son Fils.
La
sainteté du premier instant de l'existence de Marie est un indice, et
certainement le plus significatif, de la sublimité des dispositions prises par
Dieu pour sauver le monde dans l'Incarnation du Verbe, la naissance de son Fils
unique. L'étoile de Bethléem a sa signification cosmique pour indiquer le début
d'une époque sans précédent dans l'histoire du monde. En Marie, la Mère du
Jésus, nous pouvons voir plus profondément le grand mystère accompli dans le Christ,
le premier né de la nouvelle création en esprit et en vérité. Nous faisons ça
en contemplant le « fiat », le « oui », de l’Immaculée, qui a annulé le «non» de la vieille Eve. C’est la vierge Marie qui a consenti à
coopérer avec le plan divin pour la rédemption du monde.
Pour notre
vie de foi, il n'est besoin de rien d’autre : en connaissant Marie dans
son élection dès l'éternité, nous pouvons accéder à la volonté de Dieu, le
Très-Haut, pour nous pauvres fils et filles d'Adam et Eve selon la chaire. Cela
se voit dans le choix de l'épître de la Messe pour aujourd'hui, où l'Église
dans la prière établit un lien entre la Mère de Dieu et la Sagesse éternelle.
Qui
me invénerit, invéniet vitam et háuriet salútem a Dómino.
Celui qui me
trouvera, trouvera la vie, et puisera le salut dans le Seigneur.
Marie
Immaculée est la clé d’interprétation du mystère de notre salut en
Christ ; connaitre la Vierge Mère sans tache, sans péché depuis le
commencement, nous ouvre l'immensité de ce que Dieu a voulu dans Son Fils
unique fait homme.
C’est
pourquoi je pourrais m'arrêter ici dans la contemplation de la Vierge
Immaculée, point de référence et ancrage de notre foi en Jésus qui nous sauve.
Ce serait un cadeau, une contribution décisive à la conversion de beaucoup.
Mais, en tant que prédicateur, j'ai le devoir non seulement d'augmenter la
dévotion, mais aussi de susciter en vous et en moi le progrès dans notre vie,
notre comportement, et cela pour notre propre bien et pour le salut de ceux qui
ne connaissent pas encore Jésus ou qui n'ont qu'une foi tiède ou indifférente.
C'est-à-dire que je dois faire mon possible pour éloigner de nous le péché et
l'indifférence envers nos devoirs de baptisés. Je fais cela
pour l'évangélisation du monde, pour que chacun puisse être sauvé de la
damnation éternelle !
Pour
éloigner de nous le péché et l'indifférence envers nos devoirs de baptisés ?
Oui ! En effet, la conversion du cœur, dont la Mère de Dieu n'avait
pas besoin, nous concerne tous depuis le premier moment de notre existence
jusqu'à notre mort. Nous devons toujours
répéter et perfectionner notre choix de Dieu en Christ, notre seul et le plus
grand bien. Cependant, il semble que
souvent, trop souvent, notre monde soit divisé entre ceux qui, pour une raison
ou une autre, ne réalisent pas la réalité de notre fragilité humaine. Le problème est que, d'une part, nous ne
sommes pas conscients de nos péchés personnels et d'autre part, parce que
parfois nous avons désespérément besoin de la possibilité de réformer notre
vie. Il n'est pas rare que l'on puisse
détecter la présence de ces deux tendances chez la même personne.
D'une part, en raison de la
négligence de notre examen de conscience quotidien, nous ne réalisons même pas
nos péchés, véniels et même mortels.
Nous vivons inconscients et donc loin d'une relation vitale avec Jésus à
travers Son Église. Adam et Eve ont
marché avec Dieu dans le jardin, avant leur chute, ils parlaient constamment
avec leur Créateur. Pour nous, outre la Messe
tous les dimanches, nos visites à l'église ou notre engagement à contribuer à
l'adoration perpétuelle du Saint Sacrement, c'est notre vie, jour et nuit,
animée par la prière. Notre examen de
conscience tous les soirs avant d'aller au lit est d'une importance cruciale.
Contrairement à l'Immaculée Conception, qui a toujours contemplé son Dieu dans
le Fils, nous devons sans cesse répéter et nous efforcer constamment de perfectionner
notre choix de Dieu en Christ, notre seul et plus grand bien. Nous faisons cela
dans la repentance.
D’autre
part, pécheurs tels que nous sommes, notre sort semble au moins parfois
désespéré. Nous avons l'impression de ne pas pouvoir réformer nos vies. En cela, même dans sa sublimité intacte,
l'Immaculée Conception nous encourage à ne pas céder à nos fautes et nos
péchés, mais à mettre notre espérance dans la grâce qui nous transforme en
Christ, dans la grâce qui nous sauve.
Simplement en rompant avec nos mauvaises habitudes, en ayant recours au Sacrement
de la Pénitence, nous pouvons rompre non seulement avec le péché mais avec
cette banalité qui ravage le beau jardin de notre cœur où nous cherchons le
dialogue avec Jésus, notre Frère en Marie et notre Dieu Sauveur.
Aujourd'hui,
en la fête de l'Immaculée Conception, je ne veux rien faire d'autre que vous encourager à
vous réjouir de la nouvelle Ève, Marie Très Sainte. Acceptez ou prenez la main
de la Mère pour entrer dans le «jardin», l'antichambre du Paradis céleste, qui
est constitué par le Saint Sacrifice que nous célébrons, de la prière et de
l'engagement à vivre dans la sainteté et la vérité devant le Fils unique de
Dieu.
Nous sommes dans l'Avent
(cette année déjà dans la deuxième semaine de l'Avent). C'est à cause de
l'intégrité de sa vie que Marie a accueilli dans son sein virginal le Sauveur
du monde, né dans la grotte de Bethléem. Faisons un effort avec Marie pour
préparer Noël, pour accueillir dans nos cœurs la Lumière qui nous sauve !
Loué soit
Jésus Christ !
PROPERANTES ADVENTUM DIEI DEI