Saints Michel, Gabriel et Raphaël, archanges
Fête, 29
septembre 2016 – Fribourg
Apocalypse 12: 7-12a
In
conspectu angelorum psallam tibi, Domine
Benedicite
Domino, omnes virtutes eius, ministri eius, qui facitis voluntatem eius.
Jean 1 : 47-51
« Nous te rendons gloire pour tes Anges et tes Archanges :
L’admiration que leur fidélité nous inspire rejaillit jusqu’à toi, et la
splendeur de ces créatures spirituelles nous laisse entrevoir comme tu es grand
et combien tu surpasses tous les êtres, par le Christ, notre Seigneur ». (Préface des Saints Anges)
Le 29 septembre et le 2
octobre sont des jours où je ressens le désir d’être né vingt ans plus tard ou
peut-être un demi-siècle plus tôt. Pourquoi ? Simplement parce que de
cette façon, j'aurais pu éviter, comme adolescent et adulte, ces années après le
Concile, dans lesquelles les Saints Anges et Archanges ont été négligés par
beaucoup de catholiques. Avec celle de la Mère de Dieu, et du rosaire, la
vénération des anges, selon la tradition et selon la pensée de l’église, est une
mesure, un thermomètre de la saine et profonde vie intérieure des fidèles
catholiques.
« … dans ces créatures spirituelles tu nous laisse
entrevoir comme tu es grand et combien tu surpasses tous les êtres… »
C’est vrai pour chacun
des trois archanges et selon leur nom propre. Pour Michel : Qui est comme Dieu ;
pour Gabriel : Dieu est ma force ; pour Raphaël : c’est Dieu qui guérit.
Par l’envoi de son
archange Raphaël, comme nous le lisons dans l’Ancien Testament au livre de
Tobie, c’est Dieu qui sauve, qui guérit, qui redonne la santé en donnant la vue
et la prospérité au vieux Tobit, en chassant un
démon de Sarah pour la donner en mariage au jeune Tobie.
Dans la plénitude des
temps, par l’intermédiaire de son archange Gabriel, Dieu a demandé le
consentement de sa servante, Marie, afin de la faire participer librement au
plan pour le salut du monde par l’incarnation du Verbe dans son sein.
Par l’intervention de
son archange Michel, c’est Dieu qui se manifeste victorieux à la fin des temps.
Le diable, Satan, est renversé pour toujours, comme le dit l’Apocalypse :
« Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le
règne de notre Dieu, et l'autorité de son Christ ; car il a été précipité,
l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et
nuit.»
Les anges sont de
purs esprits, qui tirent leur nom de la mission reçue de Dieu en notre faveur, ils
sont dans l'histoire du salut les intermédiaires entre Dieu et son peuple. Ce
sont eux qui nous montrent le chemin vers Dieu en Jésus-Christ. Celui qui nie
aux anges et aux archanges le rôle qu'ils ont dans le plan de Dieu pour notre
salut ne comprend pas, et donc reste en dehors de l'immensité et de la
véritable profondeur du mystère divin. Considérons notre évangile
d’aujourd’hui :
« Nathanaël
répondit et lui dit : Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël.
Jésus lui répondit : Parce que je t'ai dit que je t'ai vu sous le figuier,
tu crois ; tu verras de plus grandes choses encore. Et il ajoute : En
vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu
monter et descendre au-dessus du Fils de l'homme. »
On pourrait dire que la
réponse de Jésus au Credo de Nathanaël semble être un non-sens, si on ne se rend
pas compte de la médiation de l’ange. Les anges ouvrent pour nous l’accès au
« plus grandes choses », dont parle Jésus. Les anges représentent un
cas exceptionnel et remarquable de la médiation de la création (parce-que les
anges ont été créés par Dieu) en faveur de la révélation du grand mystère de
notre salut dans le Christ.
« Nous
proclamons ta gloire qui brille dans les Anges et les Archanges ; en honorant
tes messagers, nous exaltons ta bonté infinie… »
Après ce regard sur l'Evangile de
ce jour, je dois dire que je trouve très frappant le fait de la proximité de
cette église de Fribourg avec les reliques du second apôtre du monde germanique,
Saint Pierre Canisius. En pensant à lui, nous pouvons dire que si la
contre-réforme a été utile à quelque chose, ce fut dans la défense de l’intégrité
de la foi transmise par les Apôtres.
La foi est toujours la même et la vénération des anges et des saints reste
un article de foi. Le fait que le Concile Vatican II ait parlé d’une hiérarchie
des vérités n'enlève rien au poids de l'œuvre d'intercession en notre faveur
des anges et des saints. Nier leur rôle clé
dans l'histoire du salut, souligné notamment par la fête d'aujourd'hui, des
Saints Archanges Michel, Gabriel et Raphaël, ce serait rester en surface du
mystère de Dieu dans son église et épouse bien-aimée.
L'Eglise de tous
les temps exprimait autrefois sa dévotion dans la prière à saint Michel faite après
chaque messe «basse», et qui signifie la richesse voulue par Dieu pour les gens
qu'il aime :
« Sancte Michael Archangele, defende nos in proelio
, contra nequitiam et insidias diaboli esto praesidium. Imperet illi Deus,
supplices deprecamur : tuque, princeps militiae caelestis, Satanam
aliosque spiritus malignos, qui ad perditionem animarum pervagantur in mundo,
divina virtute, in infernum detrude. Amen »
Saint-Michel
Archange, défendez-nous dans le combat, soyez notre secours contre la malice et
les embûches du démon. Que Dieu exerce sur lui son empire, nous vous en
supplions. Et vous, Prince de la Milice Céleste, repoussez en enfer, par la
force divine, Satan et les autres esprits mauvais qui rôdent dans le monde en
vue de perdre les âmes. Ainsi soit-il.
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