[French and German editions]
Fête de la Dédicace de la
Cathédrale de Sion
Dimanche 14 octobre 2018
Is 56, 1.6-7
Ap 21, 9b-14
Jn 10, 21-30
Loué soit Jésus Christ !
Il est beau de pouvoir célébrer
aujourd'hui la fête de la dédicace de cette cathédrale, d'autant plus que, à
cause du nom de cette ville, les lectures de la Sainte Messe parlent de
Jérusalem et pourtant de Sion.
« Il y eut
alors la fête de la Dédicace à Jérusalem. » À Sion, n’est-ce
pas ?
Il y a peu d'endroits dans le monde où l'on peut parler
ainsi et avoir une raison de plus d'identifier sa propre maison avec la
Jérusalem céleste. Car nos raisons de célébrer proviennent aussi de notre
citoyenneté, c'est-à-dire d’où nous sommes dans l’univers et devant Dieu.
D'une part, oui, nous célébrons le
caractère durable de ces pierres. Un bâtiment concret a sa date de construction
et celle de sa consécration au culte. Le fait est certainement important. Plus
important, cependant, est le fait que nous nous souvenons aujourd'hui de
l'Eglise de Dieu qui est à Sion, celle qui est construite en pierres vivantes.
C'est nous-mêmes, hommes et femmes, petits et grands, qui constituons le temple
du Dieu vivant et non pas le marbre et le granit. Les pierres ont une certaine
importance. Elles aident notre imagination à comprendre le sens profond du
tangible.
Après tout, selon la volonté de Dieu, nous mettons notre
confiance et notre espérance dans les personnes en tant que telles et non pas
tellement dans l'édifice. A dire vrai, tout passe, les gens et les marbres.
Mais en tout cas, pour nous, hommes et femmes de foi, comptent surtout les
personnes, les fidèles qui persévèrent de génération en génération dans le
témoignage du Christ.
Aujourd'hui, nous nous souvenons particulièrement des
jubilaires parmi les prêtres du diocèse et en particulier ceux qui comptent
cette année 25, 50, 60 et même 70 ans depuis leur ordination sacerdotale. Que personne n'en doute, dans le monde
d’aujourd’hui et surtout ici en Suisse, il est d'une urgence absolue de
célébrer nos jubilaires, qui ont été consacrés à Dieu dans le sacrement de
l’Ordre. La crise du sacerdoce en Occident est provoquée en grande partie par
la sous-estimation de la vocation sacerdotale.
Nous devons une profonde gratitude aux prêtres qui ont suivi le Christ
et sont restés fidèles tout au long de leur vie à leur vocation. Celui qui sous-estime le prêtre et son
service sacramentel, en particulier pour ce qui concerne l'offrande du
sacrifice de la Sainte Messe pour le peuple, n'a rien compris au plan de Dieu
pour le salut du monde.
En latin, le prêtre est appelé par la tradition «alter Christus», c’est-à-dire qu'on
voit dans le prêtre un autre ego du Christ pour l’Eglise, il tient par
excellence la place de Jésus, il offre le sacrifice au Père pour le salut du
monde. Le prêtre doit refléter le Christ vivant au milieu de la communauté.
Nous formons un seul corps et une seule âme en Christ, mais non sans
distinctions et sans complémentarités entre nous. Comme les membres du corps humain, même les
pierres vivantes de l'Église se distinguent par leurs propres fonctions en
faveur de l'ensemble du corps.
« Les
œuvres que je fais au nom de mon Père témoignent de moi. »
Quelles sont les œuvres propres au Christ, qu'il accomplit
au nom du Père ? C'est-à-dire : quelles sont les œuvres que le prêtre a en
commun avec Jésus ? Jésus s'est révélé
comme Fils, comme oint de Dieu, à travers les signes qu'il a opérés, par ses
miracles et par l'autorité de ses paroles. Les œuvres du prêtre à l'image du
Christ ne peuvent pas être des œuvres de routine, pour lesquelles on s'est qualifié
en suivant des cours et peut-être en travaillant un peu “on the job”, en
faisant un practicum professionnel. Dans
l'ordination sacerdotale, le prêtre est refait et à jamais à l'image du Christ,
le Grand Prêtre de la Nouvelle Alliance. On tremble bien qu'à penser que le
prêtre ne peut pas être simplement une personne quelconque sur l’organigramme
d’une structure sociale appelée Église catholique. Dans la Réforme catholique du 16ème siècle Saint Charles Borromée
a tout fait non seulement pour aider son peuple à renouveler sa vie de foi,
mais le grand archevêque de Milan a réalisé des efforts héroïques en faveur de
ses prêtres, pour former et encourager son clergé à vivre dans la sainteté et
la justice. Son contemporain portugais, l’évêque Bartolomé de los Martyrs, a
écrit que l'enseignement, la prédication, de l'évêque à son peuple est
irremplaçable : par sa consécration dans le Christ il est le soleil qui
illumine son diocèse, son peuple.
Attention ! Je ne joue pas de la
trompette pour une catégorie de personnes. Il ne s'agit pas de cléricalisme,
mais d'une vocation à s'éloigner du commun, du banal ou de la routine, en
allant en haute mer, risquant tout pour obéir à la vocation surnaturelle de paître
le troupeau du Christ.
« "Viens,
que je te montre la Fiancée, l'Epouse de l'Agneau." Il me transporta donc
en esprit sur une montagne de grande hauteur, et me montra la Cité sainte,
Jérusalem, qui descendait du ciel, de chez Dieu, avec en elle la gloire de
Dieu. »
Pour dire simplement, ce type de
discours dépend de la conscience que nous avons de notre situation dans le
monde. Notre dignité baptismale fait de nous des citoyens non de la réalité
terrestre seulement, mais avant tout de la "...
Cité sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, de chez Dieu, avec en elle la
gloire de Dieu." Je crois que si nous pouvions reconnaître notre
propre dignité, nous aurions moins de difficulté à tenir nos prêtres en haute
estime. C'est notre destin, oui, notre fierté, notre espérance !
« Je leur
donnerai dans ma maison et dans mes remparts un monument et un nom meilleurs
que des fils et des filles ; je leur donnerai un nom éternel qui jamais ne
sera effacé. »
En formulant mes vœux les plus fervents
pour nos jubilaires, je me réjouis avec vous tous, les citoyens de Sion, de la
Jérusalem qui vient d'en haut.
Loué soit Jésus Christ !
* * *
Fest der Kathedralweihe von Sitten
Sonntag 14. Oktober 2018
Jes 56, 1.5-6
Offenbarung 21, 9b-14
Joh 10, 21-30
Gelobt sei Jesus Christus!
Es ist sehr schön heute das Weihefest dieser Kirche
feiern zu können. Auch wegen dem Namen dieser Stadt – Sion. Ich finde die
Zweideutigkeit in den Lesungen für die Heilige Messe sehr beeindruckend. Man
spricht von Jerusalem aber zur selben Zeit spricht man von Sion.
« Um
diese Zeit fand in Jerusalem das Tempelweihfest statt. »
In Sion, nicht wahr?
Ich sage beeindruckend in dem Sinne,
dass es nur wenige Orte auf der Welt gibt, wo man so sprechen kann und einen zusätzlichen
Grund hat, sein eigenes Zuhause mit dem himmlischen Jerusalem zu
identifizieren. Ich sage auch beeindruckend, weil unsere Gründe zu feiern auch von
unserer Staatsbürgerschaft stammen, sozusagen von wo wir uns im Universum und
vor Gott befinden.
Ja, auf der einen Seite, feiern wir
den bleibenden Charakter dieser Steine. Ein konkretes Gebäude hat ein Datum
seiner Errichtung und der Weihe für den Gottesdienst. Diese Tatsache ist
sicherlich wichtig. Wichtiger jedoch ist die Tatsache, dass wir uns heute an
die Gemeinde Gottes in Sion erinnern, die aus lebenden Steinen gebaut ist. Wir
Männer und Frauen, klein und groß, sind es, die den Tempel des lebendigen
Gottes bilden und nicht Marmor und Granit. Die Steine haben eine gewisse
Bedeutung. Sie helfen unserer Vorstellungskraft, die tiefe Bedeutung des
Greifbaren zu verstehen. Schlussendlich aber setzen wir nach Gottes Willen
unser Vertrauen und unsere Hoffnung auf die Menschen als solche und nicht so
sehr auf die Gebäude, denn einmal vergeht alles, sowohl Menschen als auch der
Marmor. Aber für uns Männer und Frauen des Glaubens zählen vor allem die
Menschen, die Gläubigen, die von Generation zu Generation in ihrem Zeugnis für
Christus standhaft bleiben.
Heute erinnern wir uns besonders an die Jubilare unter
den Priestern der Diözese und besonders an diejenigen, die dieses Jahr 25, 50,
60 und sogar 70 Jahre seit ihrer Priesterweihe feiern. Niemand möge sich
täuschen: in der heutigen Welt und besonders hier in der Schweiz ist die Feier
unserer Jubilare, die im Sakrament der Priesterweihe Gott geweiht sind, eine
absolute Dringlichkeit. Die Krise des
Priestertums im Westen wird weitgehend durch die Unterschätzung der
priesterlichen Berufung verursacht. Wir sind den Priestern, die Christus
gefolgt sind und ihr Leben lang ihrer Berufung treu geblieben sind unseren
tiefen Dank schuldig. Jene, die den Priester und seinen sakramentalen Dienst unterschätzen,
insbesondere was das Darbringen des Heiligen Messe-Opfers für das Volk
betrifft, haben nichts von Gottes Plan zur Rettung der Welt verstanden.
Im Lateinischen wird der Priester
durch die Tradition "alter
Christus" genannt, d.h. wir sprechen vom Priester als einem alter ego, einem anderen Ich Christi für
die Kirche, der par excellence an der Stelle Jesu steht, um dem Vater Opfer für
die Rettung der Welt zu bringen. Der Priester muss den lebendigen Christus
inmitten der Gemeinschaft widerspiegeln. Wir bilden einen Leib und eine Seele
in Christus, aber nicht ohne Unterschiede und Gegensätze zwischen uns. Wie die
Glieder des menschlichen Körpers unterscheiden sich auch die lebendigen Steine
der Kirche durch ihre eigenen Aufgaben zugunsten des ganzen Körpers.
„Die Werke, die ich im Namen meines Vaters vollbringe, legen Zeugnis für mich ab.“
Was sind die Werke, die Christus im
Namen des Vaters vollbringt? Was sind die Werke, die der Priester mit Jesus
gemeinsam hat? Jesus wurde als Sohn beglaubigt, als Gesalbter von Gott durch
die Zeichen, die er gewirkt hat, durch seine Wunder und durch die Autorität
seiner Worte. Die Werke des Priesters nach dem Bild Christi können nicht nur routinemässige
Dinge sein, für die man sich durch Kurse in der Schule qualifiziert und
vielleicht durch einer kleinen Arbeit "on the job", einem beruflichen
Praktikum. Durch der Priesterweihe wird der Priester für immer zum Bild
Christi, des Hohepriesters des Neuen Bundes. Man muss erzittern, wenn man daran
denkt, dass der Priester nicht einfach eine Person auf dem Organigramm einer
Sozialstruktur, der Katholischen Kirche, sein kann. In der katholischen Reform des 16. Jahrhunderts
tat der heilige Karl Borromäus alles, um seinem Volk zu helfen, sein
Glaubensleben zu erneuern. Aber der grosse Erzbischof von Mailand bemühte sich
auch heldenhaft, seine Priester zu formen und seinen Klerus zu ermutigen in
Heiligkeit und Gerechtigkeit zu leben. Der portugiesische Bischof Bartolomeo de
los Martyres, der sein Zeitgenosse war, schrieb, dass die Lehre, die
Verkündigung des Bischofs an sein Volk unersetzlich sei, dass er durch seine
Weihe in Christus die Sonne ist, die seine Diözese, sein Volk erleuchtet.
Aber Achtung! Ich spiele keine Trompete für eine Kategorie von Leuten. Dies ist keine Frage des Klerikalismus, sondern einer Berufung, sich vom Bekannten, vom Trivialen oder der Routine zu entfernen, um auf die hohe See zu fahren und alles im Gehorsam gegenüber der übernatürlichen Berufung zu riskieren, um die Herde Christi zu weiden.
„ Komm, ich
will dir die Braut zeigen, die Frau des Lammes. Da entrückte er mich in der
Verzückung auf einen großen, hohen Berg und zeigte mir die Heilige Stadt
Jerusalem, wie sie von Gott her aus dem Himmel herabkam, erfüllt von der
Herrlichkeit Gottes.“
Einfach gesagt, diese Art von Sprache
hängt von unserem Bewusstsein ab, das wir von unserer Stellung in der Welt
haben. Unsere Taufwürde macht uns nicht so sehr
zu Bürgern der irdischen Wirklichkeit, sondern von der „...Heiligen
Stadt Jerusalem, wie sie von Gott her aus dem Himmel herabkam, erfüllt von der
Herrlichkeit Gottes.“ Ich denke, wenn wir unsere eigene
Würde erkennen, würden wir weniger Schwierigkeiten haben, unsere Priester hoch
zu halten. Dies ist unser Schicksal, ja, unser Stolz, unsere Hoffnung!
„Ihnen allen
errichte ich in meinem Haus und in meinen Mauern ein Denkmal, ich gebe ihnen
einen Namen, der mehr wert ist als Söhne und Töchter: Einen ewigen Namen gebe
ich ihnen, der niemals ausgetilgt wird.“
Indem ich meine innigsten Wünsche für unsere Jubilare formuliere,
freue ich mich mit euch allen, Bürger von Sion, dem Jerusalem, das von Oben
kommen.
Gelobt sei Jesus Christus!
PROPERANTES ADVENTUM DIEI DEI
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