L’Inauguration du siège du
Centre catholique des medias
à Lausanne - mercredi, 7 juin 2017
Je suis très reconnaissant pour l'invitation à bénir le
nouveau siège, ici à Lausanne, du Centre
catholique des medias et pour l'occasion qui m'est ainsi offerte de
formuler quelques réflexions à l'adresse particulièrement de l'association
Cath-Info.
Le monde des communications sociales, qu'il s'agisse
d'entreprises catholiques ou non, est un monde qu'on peut dire, sans trop
exagérer, malmené. Il suffit de penser à l'expression anglaise omniprésente sur
internet «FAKE NEWS», qui représente un blâme posé devant la porte de presque
tous ceux qui travaillent dans le domaine du journalisme aujourd'hui.
Le journalisme catholique n’est pas tout à fait étranger
à ce monde de «FAKE NEWS», même si, contrairement au journalisme laïc, la
vocation catholique ne se limite pas à la présentation et l'analyse des informations
sans faire référence aux valeurs chrétiennes. Il faut dire et redire que les
services d'information catholiques trouvent leur raison d'être non pas dans le reportage objectif et sobre des
événements, mais dans la proclamation de la Bonne Nouvelle qui l'accompagne.
Quelle possibilité ont les medias catholiques d’être
respectés comme coopérateurs de l'Evangile quand ils utilisent des méthodes et
des instruments qui ne se distinguent pas de ceux du monde séculier ? Ce
serait beau si les medias catholiques pouvaient se dissocier de la critique et
la mauvaise réputation, cette hypothèque négative du journalisme laïque, en
tirant hors des flammes de la défiance, du manque de crédit, certains medias
sociaux, qu'ils soient imprimés ou digitaux, des images ou du son, en les
rebaptisant par la proclamation de l'Evangile.
Ce n’est pas facile. Dans de nombreux secteurs de l'Église elle-même, j'ai rencontré peu de
sympathie pour l'idée que, aujourd'hui, il faudrait faire du journalisme
catholique dans le même esprit que François de Sales. Le saint patron des
journalistes catholiques, le grand évêque du temps de la Réforme, à Genève,
François de Sales, ainsi que d'autres grands, par exemple de la Réforme
catholique en Angleterre, publiaient dépliants, magazines et livres. Pour
l’amour de Dieu ils s'efforçaient de répandre les livres de dévotion catholique
afin de mettre de l'ordre dans la vie de l'Église et pour ramener les gens à la
foi catholique. Au cours des siècles suivants, jusqu'à nos jours, il y a eu
d'autres exemples de personnes qui ont réussi à offrir un soutien aux fidèles,
puis à persuader un public encore plus large de reconsidérer le message de
l'Eglise pour leur vie, et enfin (ce qui n'est pas moins important) à gagner la
sympathie du grand public, même non-catholique, pour mieux faire comprendre et
respecter l'Eglise et sa mission.
Il y a une résistance contre une
telle entreprise, disqualifiée par certains comme apologétique et par
conséquent rejetée par ceux qui se situent ailleurs dans le domaine des medias.
Même avant d'en venir à la question fondamentale du rôle
des medias catholiques, il faut noter l’actualité d'une discussion pragmatique
sur la pertinence et l'efficacité des medias tout simplement pour présenter,
pour faire connaître l'Eglise et de ses activités. Comme dans le cas du nouveau
Secrétariat des communications au Vatican, en Suisse romande aussi il faut
affronter la question des finances et celle de savoir qui établit les priorités
pour la présence de l'Eglise dans certains secteurs des medias.
Je crains qu’un petit discours
comme celui-ci ne ressemble qu'à jeter une grenade en passant devant la porte.
Je ne veux pas donner cette impression. Je veux encourager ceux qui pratiquent
le journalisme catholique au milieu du monde à se découvrir différents des
autres du fait de leur participation à la bonne œuvre de l’annonce de
Jésus-Christ, Sauveur du monde.
Si l’apostolat
de l'information ne conduit pas ceux qui cherchent Jésus dans la communauté de
son Église, alors, il ne mène nulle part. « FAKE NEWS », c'est plutôt comme un
trou noir, tandis que nous, à « Cath-Info », nous devons nous efforcer d'être
le phare qui guide de la haute mer vers le port du salut, ou comme la lampe ou
la ville sur la colline, qui attire, comme le décrit l'Evangile.
Je vous présente cette petite pensée avec tout mon
respect et mes meilleurs vœux pour la poursuite de l'apostolat dans ce nouveau siège,
à Lausanne!
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