Mercredi de la deuxième semaine de Pâques
Uni-Fribourg, Messe à Midi
6 avril 2016
Act 5, 17-26
Le pauvre crie et
le Seigneur entend
Jean 3, 16-21
« Et le jugement, le
voici : quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré
les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. En effet,
tout homme qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière,
de peur que ses œuvres ne lui soient reprochées ; mais celui qui agit
selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient reconnues comme
des œuvres de Dieu.»
Il peut sembler
étrange que l’évangile de la liturgie de Pâques parle justement du jugement et
dans la lecture des Actes sont rapportés de forte différence dans la communauté
juive concernant la personne de Jésus, notre Sauveur. Il faut dire que, à ce
point dans l'histoire de la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité et victorieux
sur le péché et la mort, les apôtres ne se distinguent pas de la communauté juive ;
ils font partie de cette communauté. Pour une brève méditation de la Parole de
Dieu aujourd'hui et dans la semaine, je veux juste insister sur un point :
c’est le jugement de Dieu sur ce monde qui est toujours actuel, même à Pâques. Il
est actuel dans ma propre vie et dans les conflits qui surgissent entre
moi-même et les autres, même dans ma famille, parce que le Fils unique est
envoyé par le Père dans ce monde.
Récemment, un
prêtre m'a dit qu'il y a quelques années, il y avait ici en Suisse des vallées
à 98% catholique, où plus de 60% de la population allait à la messe tous les
dimanches. Pour expliquer la baisse du nombre de pratiquants en dessous de 8%
on pourrait dire que ce chiffre était élevé avant l'arrivée du tourisme et le
bien-être dans ces vallées. On pourrait dire aussi qu'il y avait une société homogène
où une certaine pression sociale (dans le bon sens) a encouragé la pratique de
la foi catholique. Aujourd'hui une telle homogénéité ne se produit plus, même
dans les petits villages, et la conséquence est cette réduction de pratique.
Cependant, il est peut
être utile de se concentrer davantage sur le principe établi dans les Saintes Ecritures :
« Et le
jugement, le voici : quand la lumière est venue dans le monde, les hommes
ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient
mauvaises ». L’important n’est pas aujourd'hui, ou hier, ou il y a deux mille ans. L’entourage
social n’est pas le critère décisif, mais il peut faciliter ou empêcher le
choix qui est en premier lieu personnelle et individuelle. C’est le choix entre
la lumière, qui est le Christ, et l'obscurité qui entoure ce monde. Le jugement
particulier à sa place dans chaque génération et pour chaque personne. Telle
est la grande souffrance des parents qui font tout dans la vie pour donner la
foi à leurs enfants et plus tard ils doivent voir les enfants rejeter ce don
précieux.
Un des défis de
notre société, en particulier en Europe, est centré sur le refus de reconnaître
le jugement divin sur notre choix. Si le choix est de ne pas suivre la lumière
du Christ, alors il serait de se conformer à ce monde. Devant nous il y a un
choix, lequel malheureusement va trop souvent en faveur de l'obscurité et de la
mort, peut-être parce qu'on ne veut pas se mettre en conflit avec le monde qui nous
entoure, un monde sécularisé qui nie le rôle propre du Christ, le juge. Il est
à nous de choisir le Christ Lumière du monde, de nous détacher de la foule, et de
ne pas mourir sans Dieu et pour toujours.
Pour chacun
d'entre nous qui veut vivre et pour toujours avec le Christ, le défi est de
choisir le chemin étroit qui mène à la vie.
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