Messe à Sion, le 26 mars
2019
Mardi
de la 3e semaine de Carême
Dn
3:25, 34-43
Mt 18:21-35
Loué soit Jésus
Christ !
Je
crois que nous ne serons jamais assez reconnaissants envers Dieu pour le don de
la Sainte Messe et de la présence de Jésus dans le Saint Sacrement sur l'autel
de nos églises. Certes, la messe
festive, la messe dominicale, par sa beauté et sa solennité, peut apporter un
grand encouragement pour notre foi et pour notre vie quotidienne en
Christ. Ce soir, cependant, je voudrais lancer
un appel en faveur de la messe dite "basse", la messe telle qu’on la
célèbre habituellement en semaine, selon un rite simple. Je voudrais vous encourager à prendre
rendez-vous, autant que possible, avec la messe quotidienne, pour y puiser aux sources
du salut, prier à genoux au pied de la Croix, participer au seul sacrifice qui
nous sauve.
Ce soir, je
veux aussi, de manière particulière, louer la pratique communautaire de l'Adoration
perpétuelle où les fidèles d'une paroisse ou d'une ville, comme ici à Sion,
s'engagent vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, à rester près
de Jésus-Eucharistie. C’est une heure de méditation gratuite, quelque chose de particulier
pour chaque personne dans sa relation avec le Christ. C’est une pratique qui,
de nos jours, porte de nombreux fruits. Certains sont peut-être invisibles,
imperceptibles. Mais d’autres peuvent être vérifiés, par exemple, dans les
vocations au sacerdoce et à la vie religieuse inspirées par la pratique
régulière de l’adoration. Je connais des jeunes mariés qui, de manière
bienfaisante pour leur vie conjugale et familiale, font l’heure d’adoration
ensemble. Je connais des gens qui tirent profit de cette pause où ils sont
seuls avec Jésus, loin de leurs tracas quotidiens, peut-être au milieu de la
nuit. La foi est vraie, et la présence de Jésus est réelle.
Je
tiens également à souligner ce soir l’importance du sacrement de pénitence, de
la confession individuelle, qui constitue notre expérience du sacrement depuis
que les moines missionnaires irlandais ont ramené l’Europe continentale à la
vraie foi. La confession des péchés
faite à un prêtre qui donne l'absolution individuelle offre la possibilité de
recevoir, en plus du pardon des péchés, une direction spirituelle personnalisée.
Pour cette raison, il est profitable de se confesser non seulement en cas de
nécessité, quand on est conscient d'avoir commis un péché mortel, mais aussi,
au moins une fois par mois afin de bénéficier régulièrement de la grâce du
sacrement. Ce sont des possibilités de
vivre consciemment notre foi et de progresser dans la sainteté de la vie selon
notre propre état, que nous soyons prêtre, religieux, personne mariée, personne
âgée, jeune, ou encore dans l’enfance.
La
vie n'est pas facile ; vivre l'Evangile, vivre en bon catholique n'est pas
facile. Cela vaut non seulement pour l’individu mais également pour la
communauté de l'Église en tant que telle.
Nous ne devons jamais nous faire d’illusions quant aux possibilités
humaines que nous pourrions avoir en tant qu'Église catholique dans ce
monde. Ils se font des illusions, ceux
qui pensent que, devant le monde, ils pourraient, en tant que chrétiens
convaincus, s’imposer aux forces du mal ici-bas, c’est-à-dire avoir des succès
ici et maintenant de ce côté-ci de la tombe.
Le prestige ou la considération humaine ne font pas partie du
vocabulaire d'un vrai catholique. Le
carême nous rappelle que notre victoire est la victoire sur le péché et la
mort. Notre succès dans ce monde, la seule victoire qui compte est de pouvoir
s'associer à la victoire de notre Seigneur Jésus Christ élevé sur la
Croix. Si nous voulons régner avec le Christ
pour toujours dans la gloire de sa résurrection, nous devons porter avec lui le
poids et l'ignominie de la croix.
Notre vie dans ce monde n'est
pas moins fragile ni moins menacée que celle des trois jeunes gens dans la
fournaise ardente de Babylone. Nous avons entendu la prière d’Azarias ce soir :
« Qu'une âme brisée et un esprit humilié soient
agréés de toi, comme des holocaustes de béliers et de taureaux, comme des
milliers d'agneaux gras ; que tel soit notre sacrifice aujourd'hui devant
toi, et qu'il te plaise que pleinement nous te suivions, car il n'est point de
confusion pour ceux qui espèrent en toi. Et maintenant nous mettons tout notre
cœur à te suivre, à te craindre et à rechercher ta face. Ne nous laisse pas
dans la honte, mais agis avec nous selon ta mansuétude et selon la grandeur de
ta grâce. Délivre-nous selon tes œuvres merveilleuses, fais qu'à ton nom,
Seigneur, gloire soit rendue. »
Un attachement tenace à Jésus crucifié :
« …Une âme brisée et un esprit humilié soient agréés
de toi… ».
Amazon
pour Kindle offre des crédits à
l'achat de plusieurs livres, puis applicables à l'achat d'autres "livres
électroniques" qu'ils souhaitent vendre.
Je pourrais trouver de bons livres comme celui-là et d'autres peut-être
médiocres. Sarah Smarsh, son livre
"Heartland: un mémoire sur le travail acharné et le fauchage dans le pays
le plus riche du monde" (Scribner, 2002 Kindle Edition) fait partie de ceux
à qui j’applique mon crédit. Elle écrit
bien, mais du point de vue chrétien, le pathos du livre est incompréhensible.
Elle pense avoir trouvé tragique le fait que le travail honnête et l'amour pour
leurs enfants ne se traduisent pas en bien-être matériel. Sara Smarsh reconnaît
la grandeur humaine au dur labeur, d’engagement, de magnanimité aux moins
fortunés, mais reste amère face au manque de récompense hic et nunc pour les bonnes actions.
J'aime
me répéter : ils se font illusion, ceux qui pensent qu’ils pourraient, en tant
que chrétiens convaincus, s’imposer aux forces du mal ici-bas, c’est-à-dire
avoir des succès ici et maintenant de ce côté-ci de la tombe. Le prestige ou la considération humaine ne
font pas partie du vocabulaire d'un vrai catholique. Seul notre attachement
tenace à Jésus crucifié peut nous sauver : … une âme
brisée et un esprit humilié soient agréés de toi… ».
« Azarias, debout, priait ainsi, ouvrant la
bouche, au milieu du feu, il dit : Oh! Ne nous abandonne pas pour toujours, à
cause de ton nom, ne répudie pas ton alliance, ne nous retire pas ta
grâce… »
Qu’au milieu de la fournaise
ardente où nous sommes, l'ange de Dieu apporte à chacun de nous cette fraîcheur
de la présence du Christ, qui nous permet d'espérer en sa victoire sur le péché
et la mort, celle qui compte moins ici qu’au-delà de la tombe.
Loué soit Jésus Christ !
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